En m'intéressant de plus
près à l'origine
de mon nom et aux porteurs du même patronyme que moi,
j'étais loin de me douter qu'il était
porteur d'un aussi riche passé de légendes. On
le retrouve à l'origine de l'homme, dans la Bible (c’est
peut-être même un des noms du messie), à la
naissance de Rome et dans la légende du roi Arthur !
Dans la Genèse
Au commencement, était l'espace infini, rempli par Dieu
qui existe de toute éternité.
Puis naît la conscience. Pourquoi ? On ne sait pas trop.
Dieu aurait à un moment décidé de peupler
le monde de purs esprits, appelés aussi anges ou fils
de lumière.
N’avait-il pas prévu (à moins que ce soit
un dessein) que ceux-ci, en s'individualisant, allaient se
disputer et se combattre méchamment. Et c’est
sous la conduite d'Amilius qu’une partie d'entre eux
rejoint la terre, où, de purs esprits, ils s’incarnent
en humains. Le géant Atlas de la mythologie grecque,
représenterait Amilius, "l'entité-guide" des
origines, qui aurait conduit 133 millions d'âmes
sur la Terre.
Amilius, en s'incarnant, prend le nom d'Adam, en référence à la
terre Adama. Et c’est à lui, le premier homme, à qui
Dieu a donné une épouse, Eve. On connaît
la suite…
Il y a aussi beaucoup d’anges don’t le nom comprend
la racine amiel, comme Yeramiel, Ha’amiel, Ra’amiel ou
Sa’amiel.
Période biblique
Le Cantiques des Cantiques, selon la légende,
a été écrit
par le roi David (celui même qui, adolescent, combattit
Goliath) qui créa le premier royaume d'Israël avec
Jérusalem comme capitale. A la fois guerrier et poète,
il a écrit ce magnifique poème d’amour
pour Bethsabée, fille d'Amiel, un valeureux combattant.
Bethsabée étant mariée à un officier,
David a dû l’envoyer en première ligne pour
s’en débarrasser.
Un des plus beaux chants d'amour de tous les temps a été écrit
pour une descendante d'Amiel. C’est elle qui va donner
naissance au roi Samomon, le plus grand roi Juif, ce qui fait
des Amiel des descendants du roi Salomon par les femmes.
Antiquité
Le nom a perduré dans toute l'antiquité. On le
retrouve dans la mythologie romaine rapportée par Tite-Live.
A la mort de Procas, le roi d’Albe la Longue, l’héritage
fut partagé à parts égales : l'aîné,
Numitor, obtient le trône, tandis qu’Amulius, le
cadet, récupère les richesses et l’argent
paternel.
Mécontent, Amulius détrône son frère, fait tuer tous ses descendants mâles et fait de sa
nièce, Rhéa Silvia, une vestale -devant donc rester
vierge. Mais le dieu Mars tombe amoureux de
la jeune fille et lui fait deux jumeaux : Romulus et Rémus.
Amulius qui, comme Moïse, sont abandonnés sur la
rive d'un fleuve par ceux qui devaient les tuer. Les jumeaux
vont se venger avant de fonder Rome.
Moyen-âge
Dans la légende du Roi Arthur, un des ses chevaliers
a pour nom Aemilianus abrévié en Melianus. Avec
son ami Bérius, autre chevalier, ils combattent et tuent
un monstre sauvage dans les Alpes, au Mont du Chat. Mélianus
a ensuite fondé la ville de Montmélian et son
compagnon celle de Chambéry.
Dans "L’Apocalypse de Zerubavel”, un texte
du 7e siècle, le messie a le nom de Menahem Ben Amiel.
Juifs de Provence et du Languedoc
L'existence d'une présence juive en Provence et en Languedoc est attestée depuis le Ier siècle et même probablement avant. Ils seraient arrivés avec les Romains, bénéficiant de leur statut de citoyens. D'abord à Massilia, puis à Narbonne, Carpentras, Montpellier, etc. Pendant le Moyen Age, et notamment à Narbonne, ils entretiendront des relations de proximité avec l'importante communauté juive espagnole et profiteront des apports de Al Andalus.
Rabbi Chlomo ben Itzhak HaTzarfati, né et décédé à Troyes (1040-1105), connu sous les noms de Rachi, ou Salomon de Troyes, est un des plus grands exégètes de la Bible. Il a écrit des commentaires sur l’ensemble de la Bible et sur le Talmud de Babylone. Ses commentaires qui se sont répandus dans tout le monde Juif ont nourri - et continuent à nourrir - des générations de chercheurs et de religieux. Il est un des rares savants juifs à avoir influencé le monde non-juif, ses commentaires bibliques ayant inspiré de Abelard à Martin Luther.
Un rabbin voyageur, Benjamin de Tulède, visitant en 1165 le Languedoc, rend compte d'une importante communauté juive d'environ 300 personnes à Narbonne, ville comparée à Babylone pour ses nombreux savants (Kimhi, grammairien, Kalonymos et Ibn Tibbon, grands traducteurs de l'arabe à l'hébreu, etc.). Narbonne (Ner binah" : "lumière de l'intelligence"), dit-il, "d'où sortit la Torah pour se répandre dans tout le pays". Le XIIIe siècle est un âge d'or du judaïsme méridional riche de l'apport andalou et de la pensée de Maimonide.
La fin de l'Andalousie et la reconquête des rois catholiques vont précipiter des dizaines de milliers de juifs sur les routes et les mers dans d'innombrables directions. Une partie d'entre eux se réfugient dans le sud de la France. On a la trace de communautés dans l'Aude (Tour d'Escales), à Carcassonne, dans le quartier Saint Vincent (traces écrites sur le juif converti Davin en 1430, aïeul de Nostradamus).
De nos jours, les communautés de Provence et du Languedoc se sont dispersées, les grandes concentrations s'effectuant dans les grandes villes : plus de la moitié dans la région parisienne, puis à Marseille, Lyon, Toulouse, Nice, etc.
La plus grande concentration de notre patronyme est en France
en Aude, en Ariège ou dans le Gard. On peut supposer
qu'un grand nombre de juifs fuyant l'Espagne en 1492 se sont
réfugiés
dans le sud de la France où ils se sont convertis par
la suite au catholicisme comme le célèbre Nostradamus,
originaire de l'Aude. Une autre partie des Amiel, ma famille,
a choisi de traverser la Méditerranée pour s'implanter
au Maroc.
De nos jours, on rencontre des Amiel dans le monde entier (5 à 6000
en France) avec des cheminements très différents.
Le philosophe Henri-Frédéric Amiel dont l'énorme
Journal Intime (17000 pages) introspectif et découragé eut
un certain succès était suisse (originaire de
l'Aude).
Le réalisateur Jon Amiel qui vit actuellement en Californie
est né en Angleterre, sa famille venant de Pologne.
Une partie de ma famille vit en France, au Canada, en Israël,
en Amérique du Sud, etc. Il y a aussi des Amiel dans
toute l'Europe, en Amérique, en Australie...
L'errance continue.
Amiel non juifs
Il y aurait deux origines non hébraïques à notre nom, la première serait romaine et proviendrait de la gente Aemilienne, une des grandes famille patriciennes romaines, descendante de Mamercus, un fils de Pythagore, surnommé Æmylos ou Aimilios pour son "raffinement et ses talents oratoires".
La seconde viendrait du mot Amelho en occitan, qui veut dire amande et qui aurait dérivé en Amiel. A partir du XIIIe siècle, les registres d’inquisition fourmillent de Amiel cathares persécutés comme hérétiques (voir : http://amiel.ovh.org/wp/?p=44). Une inquisition particulièrement barbare qui mutile, brûle, tue les hommes, les femmes et les enfants au nom de la vraie foi, "pour la gloire de Dieu". Ce fut aussi une façon de mettre au pas des régions autonomistes qui contestaient l'administration et la religion de l'Etat.
C'est dans l'Aude et autour (dans la Septimanie) qu'on en trouve la plus grande concentration.
Ainsi, dans la même région, à la même époque, cohabiteraient des Amiel dont les lignées n'auraient rien à voir. Se sont-ils rencontrés, y a-t-il eu des mariages ?? Les choses se compliquent...
Suite
Cette recherche sur mon patronyme est
en cours.
Un site très documenté existe
(http://amiel.bendries.net) qui m'a permis d'apprendre beaucoup
de choses. Au nom de tous les Amiel, je remercie Jean-Louis
Amiel de ce passionnant travail.
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